mars
vendredi 7 mars 2025
B) Le destin des individus, un déterminisme social et familial
Doc. 3 p.87
En France, en 2014 d’après le ministère de l’éducation national et le CEREQ, sur 100 fils de cadres, 3 sont en retard à l’entrée en 6ième, 91 demandent de passer en seconde ne fin de troisième, 1 est sans diplôme et 52 obtiennent un Bac+5
Les dispositions durablement intériorisées par un individu ne sont pas les mêmes selon le milieu social : c’est l’habitus de classe, qui modifie le rapport des individus à l’alimentation, aux pratiques culturelles ou à l’école.
En France, d’après Sandrine Vincent, dans le jouet et ses usages sociaux, sur 100 sanctions résultants de mauvaises notes, 6,8 en moyenne sont des retraits de jouets dans les classes moyennes. Les milieux populaires ont tendance à gronder, à retirer un jouet ou à supprimer la télévision. A l'inverse, les milieux aisés favorisent l'encouragement et l'aide, et ce sont également ceux qui innovent le plus dans la sanction.
Quelles conséquences ce type de comportements peut-il avoir sur les enfants des deux milieux ?
En France en 2009, d’après alternative économique, sur 100 enfants d’enseignants 62,9 ont un diplôme supérieur à bac +3. Sur 100 enfants d’ouvriers non qualifiés, 58,9 ont un diplôme inférieur au Bac. Sur 100 enfants de cadres, 52,2 ont un diplôme supérieur à Bac +3.
Aujourd'hui en France, sur 100 enfants de cadres 90 obtiennent leur baccalauréat alors que sur 100 enfants d'ouvriers, seuls 50 obtiennent le bac.
Toutes ces données feraient aisément croire à une intelligence supérieure de la part des enfants de cadres qui leur permettrait de mieux réussir. En réalité les SES montrent que si l'on ne peut pas contester que les enfants de cadres réussissent mieux, il est possible d'expliquer ce constat par des facteurs autre que "naturels", mais bien culturels. Les sociologues montrent en effet que les milieux de cadres bénéficient d'une certaine proximité culturelle avec la culture de l'école qui permet à leurs enfants de mieux réussir. Dans les milieux favorisés, les parents ont souvent fait des études longues et sont en mesure d'aider leurs enfants en cas de difficultés, les parents lisent et les enfants les imitent ce qui permet à ces derniers de mieux réussir car les consignes sont mieux comprises (en français comme en mathématiques). Les enfants vont au musée, au théâtre, il y a des livres et des encyclopédies à la maison, les parents insistent plus souvent auprès de leurs enfants pour que ces derniers répondent de façon argumentée ..., comme à l'école. Bref, les enfants de cadres sont mieux préparés à la culture scolaire car on leur a transmis des normes et des valeurs (en particulier à travers les jeux) qui leur permettent de mieux réussir. Pierre Bourdieu parle de proximité culturelle entre les milieux de CPIS et l’école.
Pour Pierre Bourdieu, la destinée des individus dépend de trois types de capitaux :
-capital culturel (livre, aide au devoir, expositions, théâtre …) qui permet de réussir dans le primaire et le secondaire ; Bourdieu distingue alors 3 types de capital culturels (capital culturel objectivé comme les livres les visites de musées, les sorties au théâtre... ; capital culturel certifié comme les diplômes qui sanctionnent des qualifications ; et le capital culturel incorporé que Bourdieu qualifie d'habitus - disposition mentale et corporelle).
-capital économique (revenu, patrimoine) : permet de financer de longues études supérieures ;
-capital social (réseau de relations) : permet de s’insérer facilement sur le marché du travail ;
Enfin, nous pouvons noter que si les ouvriers représentent 23 % des actifs, les enfants d'ouvriers eux ne représentent que 3% des élèves de l'Ecole Nationale de l'Administration qui forme les futurs présidents de la République. A l'inverse, les fils de CPIS (cadres et professions intellectuelles supérieures) représentent 60% des élèves de l'ENA alors que les CPIS représentent moins de 20% des actifs (on peut parler d'une sur-représentation des cadres et d'une sous-représentation des ouvriers).
Ainsi, la famille instance de socialisation participe à la reproduction des positions sociales. En effet, 52% des enfants de cadres deviennent cadres à leur tour alors que 46% des enfants d'ouvriers deviennent ouvriers à leur tour. On parle de reproduction sociale.
II/ l’école
A) Préparation à la vie active
D’où vient notre belle école de la république ? Eh bien elle est née d’un échec, celui de la guerre de 1870-1871 perdue contre la Prusse, durant laquelle les ordres ne circulaient pas de façon fluide. En effet, les soldats français étaient surtout des soldats bretons, picards, alsaciens, occitans…chacun ne maîtrisant que son patois local. A la fin de la guerre, les autorités ont perçu la nécessité d’homogénéiser la population en lui faisant passer le filtre de l’école où chacun apprendrait la langue commune.
Doc.2 p.86
S’asseoir correctement (interaction), lever le doigt (interaction), aller aux toilettes à la récré (interaction), ne pas se bagarrer (inculcation car risque de sanction). Réviser pour les devoirs, travailler régulièrement, ne pas être en retard, faire son travail pour le jour prévu, sont d’autres règles transmises à l’école.
L’école a deux missions :
-approfondir l’apprentissage du langage social commencé dans le cadre familiale
-préparer l’individu au monde de l’entreprise
Ainsi, l'école doit également préparer l'individu à son entrée dans la vie active et à la vie professionnelle. A l'école, déjà, l'individu va donc changer de statut (il quitte son statut d'enfant et entre dans celui d'élève) et il devra jouer des rôles différents auprès des différents acteurs de l'école (camarades, amis, professeurs, vie scolaire, administration..) . Or chacun de ces rôles est défini par un ensemble de normes et de valeurs dont l'individu va devoir faire l'apprentissage. L'élève se doit ainsi d'être assidu, ponctuel et régulier dans son travail vis à vis de son enseignant, mais il doit être solidaire et altruiste vis à vis de ses camarades et amis. A chaque statut correspond donc un ensemble de rôle et à chaque rôle correspond un ensemble de normes et de valeurs.
B) l'orientation
Mais l’école a également un rôle de sélection des individus. Les plus méritants feront des études longues et prestigieuses tandis que les moins méritants feront des études courtes. Ainsi, l’école oriente et elle est déterminante dans le destin des individus.
pour la suite : voir Q3
III/ le groupe de pairs (et les médias)
A) Autonomie et identité individuelle
Doc.2 p. 88
La séance de shopping opère comme un rite de passage symbolisant l’accès à l’autonomie et l’acceptation par le groupe.
On retient que l’enfant qui participe à ces séances de shopping gagne en autonomie de deux manières :
-intégration au groupe avec lequel on fait les courses : mêmes vêtements que les copines, conseils, imitation, essayage…
-autonomie également dans la mesure où l’enfant gère seul son budget et ses dépenes.
Doc.3 p.89
En France, en 2018, d’après le ministère de la culture, sur 100 individus âgés de 15 à 34 ans, 71 utilisent tous les jours ou presque les réseaux sociaux pour s’informer. C’est le média le plus utilisé par les jeunes. Les pairs y sont donc largement mis à contribution.
En France, en 2018, d’après le ministère de la culture, sur 100 individus âgés de 15 à 34 ans, 29 utilisent tous les jours ou presque la presse pour s’informer.
Les médias et les groupes de pairs jouent un rôle actif de plus en plus central dans la socialisation secondaire. Ils contribuent à l’intégration de normes et de valeurs spécifiques aux groupes choisis par l’adolescent (la mode adolescente par exemple). Ils permettent à celui-ci de se forger une identité sociale et favorisent son intégration en s’adaptant à un univers plus large que le cercle familial.
B ) Possible déviance
Doc.4 p.87
Les individus passent de moins en moins de temps avec leur famille et de plus en plus de temps avec leurs amis, ainsi, ces derniers ont une influence croissante, positive ou négative, sur l’individu et la construction de son identité sociale.
Nos manières de penser, d’agir et d’être sont influencées par les médias, notamment les nouveaux médias (internet) et leurs supports comme les smartphones, vis à-vis desquelles un risque d’addiction existe.
Fake news, dark web, diffusion facilitée des théories complotistes,… l’individus est désormais soumis à une multitude d’informations, souvent contradictoires, à travers lesquelles il va devoir se forger une opinion et se construire une identité propre.
Au sein des groupe de pairs, la déviance est également facilitée. Les amis sont souvent ceux avec lesquels l’individu contrevient aux normes et aux valeurs inculquées par les parents. Ces derniers recommandent le plus souvent à leurs enfants de ne pas fumer, et ces derniers transgressent l’interdiction avec leurs amis.
La famille exerce de façon privilégiée un effet socialisateur sur l’enfant. Cependant, dès les premiers âges de la vie, les enfants sont soumis à une pluralité d’influence : outre les parents, les autres membres de la famille, les nourrices, la crèche, l’école, les groupes de pairs, les jeux, les lectures, les médias, les réseaux sociaux, les associations sportives, qui participent à la socialisation de l’enfant socialisation primaire), selon des degrés divers et une légitimité différente.
La plupart des instances de socialisation vont transmettre des normes et valeurs identiques aux enfants (respect, dépassement de soi…), mais parfois ces N& V sont spécifiques.
La famille ne détient donc pas le monopole dans la formation de l’identité de l’enfant, les différentes instances de socialisation peuvent entrer en concurrence les unes avec les autres et produire des effets dissonants.
On distingue alors la socialisation primaire qui a lieu durant l’enfance dans la famille essentiellement mais également à l’école, et la socialisation secondaire, qui se poursuit toute la vie au travers de nouvelles instances : université, entreprise, réseaux sociaux, associations, médias…
Q3 : Les filles sont-elles douces, gentilles et altruistes par nature ?
O3 : Savoir illustrer le caractère différencié du processus de socialisation en fonction du genre.
Nous verrons comment expliquer les inégalités sociales dont les femmes font l’objet
Il existe bien des différences de nature (biologiques) entre les hommes et les femmes mais elles sont loin de tout expliquer quant aux comportements différentiels adoptés par chacun des deux sexes dans des situations particulières, quant aux goûts des uns et des autres et quant à leur façon d'appréhender des situations identiques : Pourquoi les filles aiment-elles le rose et les garçons le bleu ? La vulgarisation scientifique et la littérature de bas étage nous apprend que "les femmes viennent de Vénus et les hommes de Mars", le cours de SES va nous montrer que les différences de sexes sont des différences marquées par la culture : les sexes deviennent alors des genres et ceux-ci sont des constructions sociales.
Biologie (SVT) | Sciences Economiques et Sociales |
naître | devenir |
nature | culture |
ce qui relève de l'inné | ce qui relève de l'acquis |
sexe (hommes/femmes) | genre (masculin/féminin) |
I/ "L'arbre du genre"
C’est bien d’être un garçon parce qu’on faire pipi debout, ce n’est pas bien d’être un garçon parce qu’il faut faire le premier pas, c’est bien d’être une fille parce qu’on donne la vie, ce n’est pas bien d’être une fille parce qu’on gagne moins qu’un homme à qualifications identiques. Etc.
L'exercice aboutit à un arbre qui a tendance à pencher sur la droite avec plus de phrases sous la branche qu’au-dessus.
t.à.f pour le 14/03 : trouver d'autres exemples de phrases que ceux donner en cours et comprendre la logique de construction de l'arbre.
vendredi 14 mars 2025
L'exercice aboutit à un arbre qui a tendance à pencher sur la droite avec plus de phrases sous la branche qu’au-dessus. On en conclut que les inégalités sont plutôt défavorables aux femmes (plus de phrases sous les branches) et qu’elles relèvent plus de la culture (donc de la société) que de la nature (de caractéristiques biologiques défavorables aux femmes).
II) "On ne naît pas femme, on le devient", S. de Beauvoir, Le deuxième sexe, 1949
A) les stéréotypes masculins et féminins
Quelle est la représentation que la société se fait de la femme et de l’homme ?
Quels sont les stéréotypes (clichés, caricatures, représentations simplistes attachés à une personne ou à un groupe, à partir de traits de caractères réels ou supposés) attachés aux genres masculin et féminin ?
Pour l’exercice suivant, demandez à vos frères et sœurs s’ils associent chaque adjectif (que vous donnerez à chaque fois au masculin) au masculin ou au féminin. Attention, on ne demande pas à la personne interrogée son avis, ou ce qu’elle pense, mais ce que la société pense.
stéréotypes masculins | stéréotypes féminins |
dominateur | bavarde |
actif | passive |
créateur | émotive |
goût du risque | soumise |
sûr de soi | faible |
combatif | calme |
indépendant | organisée |
besoin de s'affirmer | discrète |
fort | capricieuse |
immature | coquette |
courageux | disciplinée |
Les filles on se calme ! Nous ne sommes pas en train de dire que les filles sont bavardes, passives, émotives, soumises, faibles…mais que la société a tendance à attribuer ces caractéristiques aux femmes plutôt qu’aux garçons.
B) Des normes et valeurs spécifiques aux filles et aux garçons
Et pour coller à ces stéréotypes : transmissions de N & V masculines et féminines. Notamment à travers les jeux (jeux masculins : mises en mouvement, extérieur, mise en avant de soi ; jeux féminins : tournés vers l’intérieur, statique, communication) mais également par imitation (voir sa maman faire la vaisselle tous les jours ou le ménage) ou interaction (un garçon ça ne pleure pas).
Dès leur plus jeune âge les petites filles et les petits garçons font l'apprentissage de leur genre à travers les interactions et les jeux :
jeux masculins : ballon, petites voitures, jeux de construction, déguisement de super-héros ou de chevalier, pistolet...
jeux de filles : dînette, poupée, jeu de la marchande, fabrication de bijoux, déguisement de princesse...
A travers les jeux, la société cherche à préparer l'enfant aux rôles sociaux traditionnels qu'ils seront amenés à jouer plus tard. Les jeux de filles ne nécessitent pas de mise en mouvement, ce sont des jeux orientés vers l'intérieur du foyer, ils cherchent à développer chez elles l'altruisme et la communication. Les jeux de garçons sont orientés vers l'extérieur du foyer, ils mettent les garçons en mouvement et cherchent à développer chez eux la mise en avant de soi, la force, la prise de risque et l'esprit de compétition.
Les garçons sont stimulés pour se tenir debout alors que les filles son stimulées sur le plan verbal. L'intériorisation par les individus de ces traits spécifiques liés au sexe est qualifiée de socialisation différentielle des sexes.
Ces N& V intériorisées vont définir le rôle social traditionnel de l’homme et de la femme. L’homme au travail et la femme à la maison.
La société attend des filles et des garçons des comportements différents et on ne se comporte pas de la même façon avec des individus de sexe différent. Les rôles sont différents pour les filles et les garçons (rôle : comportement attendu).
t.à.f pour le 21/03 : remplir un tableau à deux colonnes pour les N&V féminines et un autre tableau à deux colonnes pour les N&V masculines.
vendredi 21 mars 2025
ex de normes et valeurs féminines
valeurs | normes |
douceur | comportement réservé |
altruisme | aider les autres |
manque de confiance | passivité |
ex de normes et valeurs masculines
valeurs | normes |
force | se mettre en avant, domination |
esprit de compétition | combativité |
travail | faire des effort |
Pour transmettre ces normes et ces valeurs les parents utilisent principalement les jeux et les interactions.
Ces N& V intériorisées vont définir le rôle social traditionnel de l’homme et de la femme. L’homme au travail et la femme à la maison.
La société attend des filles et des garçons des comportements différents et on ne se comporte pas de la même façon avec des individus de sexe différent. Les rôles sont différents pour les filles et les garçons (rôle : comportement attendu).
III/ l’orientation et le destin des femmes (les conséquences, que nous avons déjà abordées)
A) Les filles réussissent mieux mais les orientations restent très féminisées
Mise en évidence d'activité de loisir et d'emploi très féminisées. En France en 2015 d'après le ministère de la jeunesse et des sports, sur 100 licenciés dans à la fédération française de rugby, 6 sont des femmes. Tandis que sur 100 licenciés de la fédération française de gymnastique, 81 sont des femmes. Par ailleurs, en France, en 2014, d'après l'INSEE, sur 100 conducteurs d'engins du bâtiment et des travaux publics, 0,9 sont des femmes tandis que sur 100 aides à domicile, aides ménagères et assistants maternels, 98,3 sont des femmes.
Doc.3 p.93
A l’arrivée au collège, sur 100 filles, 86 maîtrisent la langue française, alors que sur 100 garçons 78 maîtrisent le français. L’écart entre les filles et les garçons est donc favorables aux filles, il s’élève à 8 points. Les deux filières dans lesquelles les filles s’orientent le plus sont les universités de lettres et de sciences humaines, mais également les formations paramédicales et sociales. Les filles ne sont pas majoritaires dans les filières scientifiques malgré leur meilleure réussite parce qu’elles ont tendance à s’auto-censurer (voir ci-dessous).
Les arguments présentés ci-dessous ne renvoient pas directement au doc.3 p.93. Les filles sont sur-représentées en filières L et ES et elles sont légèrement sous-représentées en filière S (environ 45% de l'effectif). Tout le monde a en tête la hiérarchie des filières, en tant que représentation collective, et ces résultats interrogent lorsque l'on compare les résultats globaux des filles et des garçons aux différents examens nationaux.
Dès l'école primaire, les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons. Elles réussissent aussi bien que les garçons en mathématiques et elles réussissent mieux en français. Malgré leurs bonnes performances scolaires, les filles ne diversifient pas assez leur choix d'orientation : 79% de filles dans les filières littéraires et 93% dans la série médico-sociale.
L'orientation des filles dans les filières professionnelles n'est pas très diversifiée puisque 64 % des filles en LP ont choisi une orientation en secrétariat, comptabilité, sanitaire et sociale ou commerce.
L'orientation des filles vers la filière L ou en carrière sanitaire et sociale, qui ne sont pas les voies plus valorisées ne peut s'expliquer par des performances médiocres de leur part. Les résultats des filles sont meilleurs que ceux des garçons en français au collège et identique en mathématiques. Elles réussissent mieux au brevet et au baccalauréat et redoublent moins que les garçons.
Le choix des filières de services doit être mis en relation avec la socialisation dont les filles font l'objet et donc avec les normes et les valeurs spécifiques à leur genre qu'elles ont intériorisées : altruisme, don de soi, solidarité. Les filles et les garçons ont fait l'apprentissage de normes et de valeurs spécifiques à leur sexe qui vont déterminer leur choix d'orientation dans un sens qui répond positivement à ce qui est reconnu par la société comme leur domaine respectif de compétences. Marie Duru Bellat (sociologue) a montré que les filles réalisent au moment de leur orientation des anticipations raisonnées. Les filles se projettent inconsciemment dans leur futur rôle de mère et elles choisissent des parcours scolaires et universitaires qui débouchent sur des métiers moins valorisés mais qui leur permettront d'avoir du temps pour accomplir les tâches domestiques que la société s'attend à les voir réaliser. Certains emplois de cadre supérieur ne permettent pas à une femme de jouer son rôle traditionnel de femme au foyer.
B) Les femmes sont victimes d’une double ségrégation
Ces différences dans le processus de socialisation mises en évidence jusqu’à présent expliquent une grande partie des inégalités subies par les femmes.
Dans l’emploi, les femmes font l'objet d'une double ségrégation:
-ségrégation horizontale: les choix d'orientation des filles résultent d'anticipations raisonnées qui les poussent à choisir certains types de métiers. (61% des actives occupées dans 6 professions différentes). Phénomène qui résulte essentiellement de la socialisation différenciée dont elles ont fait l'objet, ainsi que des anticipations raisonnées.
-ségrégation verticale: les femmes subissent une double inégalité : salariale et hiérarchique, vis à vis des hommes. A niveau de qualification et de hiérarchie identique les femmes gagnent moins que les hommes. Par ailleurs, à niveau de qualification identique une femme a moins de chance de connaître une promotion qu'un homme. Les femmes sont ainsi confrontées au plafond de verre.
fin du chapitre
Chapitre III – Comment les prix se forment-ils sur un marché ?
Q1 : Qu’est-ce qu’un marché ?
O1 : savoir illustrer la notion de marché par des exemples.
O2 : comprendre que, dans un modèle siomple de marché des biens et services, la demande décroît avec le prix et que l'offre croît avec le prix et être capable de l'illustrer.
Pourquoi étudier le marché ? Nous vivons dans des économies où la production, la consommation et les échanges sont organisés par des marchés. On appelle ce type d’économies des économies de marché.
On qualifie souvent les pays industrialisés de PDEM (Pays Développés à Economie de Marché), ce qui signifie que dans ces pays les activités économiques de production, de consommation et d'échange s'organisent autour du marché. C'est lui qui définit les quantités à produire et les prix auquel les marchandises sont vendues (c'est le marché qui régule les activités économiques). L’économie de marché permet alors au capitalisme de se développer. Le capitalisme est un régime de production dans lequel le chef d’entreprise qui est le propriétaire des moyens de production cherche à accumuler du capital (à augmenter le volume de capital dont il dispose : machines, usines, patrimoine…). Aujourd’hui, les propriétaires des moyens de production sont les patrons des petites entreprises et les actionnaires des grandes entreprises (qui ont acheté des actions et qui à ce titre, sont propriétaires d’une partie de l’entreprise).
Les économies de marché s'opposent aux économies planifiées des régimes soviétiques dans lesquels l'Etat définit les quantités à produire et les prix (c'est l'Etat qui régule les activités économiques). Les économies planifiées permettent aux régimes dits communistes d’organiser la production, la consommation et les échanges. Dans ce type de régime de production, les moyens de production (le capital) ont été collectivisés (en théorie, ils appartiennent à tout le monde), ainsi que les profits.
Depuis l’effondrement du bloc soviétique et l’acceptation du marché comme régulateur des activités économiques, en particulier par la Chine, l’idée que le marché est plus efficace que l’Etat pour organiser une économie s’est largement répandue.
I-Présentation du marché
A) les attributs du marché
Doc. le marché (Doc le marche)
Les marchés ont pour mission de permettre les échanges entre une offre (producteurs, vendeurs) et une demande (consommateur, acheteur) en faisant apparaître un prix dont tous les participants à l’échange sont satisfaits.
Quels sont les attributs du marché ?
-présence d'une offre, les producteurs, les entreprises
-présence d'une demande, les consommateurs, les ménages ou d'autres entreprises
-présence de biens ou de services destinés à être vendus
-des agents rationnels (qui cherchent à faire la meilleure affaire) et des intérêts sont divergents,
-résolution du conflit par apparition d’un prix
marché : le marché est un lieu réel ou fictif de rencontre entre une offre (les vendeurs) et une demande (les acheteurs) de biens et services qui aboutit à la formation d'un prix à l'échange.
B) La formation du prix
La formation de ce prix peut se faire de plusieurs façons : enchères ascendantes (le prix augmente petit à petit), négociation (marchandage), vente au cadran (le prix part d’un prix maximal et diminue rapidement, le premier à appuyer sur un bouton emporte la marchandise), fixation par l’entreprise qui vend la marchandise en fonction de ses coûts de production et de la concurrence existante sur le marché, régulation étatique (prix d'un timbre)…
t.à.f pour le 28/03 : préparer le DS (programme : chapitre II sur la socialisation)
vendredi 28 mars 2025
DS (30 minutes)
retour au cours
(voir doc.1 p.60 + video youtube : https://www.youtube.com/watch?v=7HkhjAr-eM0)
On voit dans cette video que le marché au cadran est intéressant pour des biens périssables et en grande quantité où il est nécessaire que l’échange se fasse rapidement.
C) Une représentation du marché
Lorsque l’on parle d’un marché on peut le représenter grâce à un diagramme circulaire. Chaque part du gâteau représente une part du marché. Dans le doc.4 p.60, on observe un marché peu concurrentiel puisqu’il y a peu de producteurs, celui des smartphones. On parle d'oligopole, ceal signifie qu'il n'y a que quelques producteurs.
On peut lir qu’en 2018, dans le monde, d’après IDC worldwide Quaterly Mobile phone Tracker, Samsung détient 23,4% du marché. On peut difficilement rédiger la phrase comme nous avons l’habitude de le faire car nous ne savons pas si les parts ont été calculées à partir des volumes de ventes (nombre de smartphones vendus) ou à partir des chiffre d’affaires réalisés sur le marché par chaque producteur. Dans le premier cas, on dirait : « sur 100 smartphones vendus, 23,4…. » ; tandis que dans le deuxième cas on dirait : « sur 100 euros de CA réalisés sur le marché du smartphone, 23,4…. ». Nous avons là une première représentation du marché, nous en verrons un autre tout au long de ce chapitre.