septembre
samedi 7 septembre 2024
prise de contact
Chapitre Introductif – Comment les économistes, les sociologues et les politistes raisonnent-ils et travaillent-ils ?
Objectifs d'apprentissage :
♦ Comprendre :
-qu'une des questions de base de l'économie : "qu'est-ce qu'une allocation efficace des ressources rares ?";
-que celles de la sociologie sont :"comment fait-on société ? comment explique-t-on les comportements sociaux ?";
-et que celle de la science politique est : "comment se conquiert et s'exerce le pouvoir politiuqe ?".
♦ Comprendre que ces disciplines réalisent des enquêtent et utilisent des données et des modèles (représentation simplifiée de la réalité).
♦ A partir d'exemples, comprendre la distinction entre causalité et corrélation et savoir mettre en évidence un lien de causalité.
I/ la méthodes en sciences sociales
Doc. 1 p.18
A) Faire des hypothèses et construire un modèle
Modèle : représentation simplifiée de la réalité. Pour les réaliser il ne faut sélectionner que les éléments du monde réel jugés importants. La construction d’un modèle repose sur des hypothèses relatives au comportement des individus et aux relations qu’entretiennent les variables, comme les prix et les quantités demandées, que l’on étudie. Il est alors possible de vérifier ou d’infirmer les hypothèses, donc le modèle.
Quel est le point commun entre la sociologie, l’économie et la sciences politique, que l’on n’observe pas en sciences physique ? L’Homme. Sans les femmes et les hommes, il n’y a pas de sciences économiques, pas de sociologie et pas non plus de sciences politiques.
Quelles hypothèses pourrions-nous formuler sur l’homme et la femme, quant à leur nature ?
C’est la rationalité, l’idée que nos actions sont le plus souvent animées par la raison, la réflexion, le calcul (coût / avantage) qui conduisent à la recherche de l’intérêt individuel et du maximum de satisfaction.
Les sciences sociales et l’économie en particulier font souvent l’hypothèse que les agents sont rationnels, calculateurs et égoïstes (ils ne prennent leurs décisions qu’en fonction de leur seul intérêt individuel – qui peut dépendre des autres bien sûr). On distingue donc selon les disciplines un homo economicus, un homo sociologicus et un homo politicus.
Les hypothèses sur la nature humaine sont donc très fortes et bien sûr, elles sont contestables et à ce titre, elles sont contestées par nombre d’économistes, de sociologues et de politistes.
ex1 :comme nous le verrons en économie : homo economicus (individu rationnel et égoïste) : lorsque le prix d'un bien augmente, la demande pour ce bien augmente (voir doc.3 p.19)
ex2 :modèle de l'action sociale chez Max Weber (sociologue allemand de la fin du XIX°), il distingue 4 types d'action sociale :
-action traditionnelle : se marier à l'église alors que l'on n’est pas pratiquant.
-action affective : tomber amoureux ou tuer l'amant du conjoint infidèle
-action rationnelle : en finalité, en vue d'un objectif (maximiser les profits de l'entreprise) ; et en valeur, par rapport à des valeurs (engagement associatif)
B) Tester le modèle en faisant des analyses, des enquêtes et revoir éventuellement les hypothèses
Les hypothèses sur la nature humaines sont donc très fortes et bien sûr, elles sont contestables et à ce titre, elles sont contestées par nombre d’économistes, de sociologues et de politistes.
Doc.2 p.18
On distingue le modèle inductif et les modèles hypothético déductif.
-modèle inductif : on part des observations pour déduire une loi générale
-modèle hypothético déductif : on formule des hypothèses qui forment un modèle, on confronte le modèle et la réalité, et on en déduit la loi générale.
Exemple de modèle hypothético déductif :
Hypothèse : les individus sont rationnels, les goûts sont constants à court terme, de même que les revenus et la qualité des produits.
Loi (intuition) : lorsque le prix d’un bien augmente la quantité demandée pour ce bien diminue. Inversement, quand le prix diminue, la quantité demandée augmente.
Confrontation avec les données observées : voir doc.3 p.19 : et donc, validation du modèle.
Taux d’intérêt : c’est le prix de l’argent. Le taux d’intérêt définit le montant des intérêts que l’on doit rembourser à celui qui nous prête de l’argent. SI j’emprunte 100 euros à 4% alors je devrais rembourser 104 euros (100 euros de capital + 4 euros d’intérêt). Le taux d’intérêt correspond donc au prix du service financier que nous offre la banque en nous prêtant 100 euros.
Investissement = achat par une entreprise d’un élément de capital fixe destiné à être utilisé pendant au moins un an au cours de plusieurs cycles productifs. On peut penser à un outil (une scie, un marteau), à une machine (un ordinateur ou une chaine de montage) ou à un bâtiment (usines, bureaux…).
Le doc établit une relation entre le taux d’intérêt et l’investissement :
Lorsque le taux d’intérêt diminue l’investissement augmente et inversement, lorsque le taux d’intérêt augmente, l’investissement diminue.
Mais parfois le modèle n’est pas vérifié et il faut ajouter une variable explicative et faire de nouvelles hypothèses. Par exemple, il y a des situations où le taux d’intérêt est faible et où l’investissement est faible également. Cela peut s’expliquer par le fait que les entrepreneurs anticipent une faible demande dans le futur et ils ne voient pas l’intérêt d’investir.
Schéma : question/problème →hypothèses →expériences, observations pour tester le modèle (l’hypothèse) : hypothèse rejetée (non vérifiée) et formulation de nouvelles hypothèses et d’un nouveau modèle, ou hypothèse vérifiée (acceptée jusqu’à preuve du contraire)
samedi 14 septembre 2024
La nécessité d’un travail statistique rigoureux : enquête, sondage, recueil de données.
On distingue les enquêtes quantitatives (sondages) et les enquêtes qualitatives (entretien) qui permettent de recueillir des données. Les données statistiques fournies par l’INSEE permettent aux chercheurs en sciences sociales (éco, socio, sc po) d’accéder à des données leur permettant de mieux connaître les phénomènes qu’ils étudient et de vérifier les hypothèses des modèles qu’ils développent.
C) Faire apparaître des causalités (lois)
Toute corrélation n’est pas causalité. Une corrélation est un lien statistique entre deux variables.
Doc. Chocolat/prix nobel (Doc le chocolat rend il intelligent)
A priori, le chocolat ne rend pas plus intelligent, mais nous sommes obligés de constater que le nombre de prix Nobel par pays semble augmenter avec la consommation individuelle de chocolat. Comme il n’y a pas de lien de causalité entre les deux il faut donc rechercher la variable manquante qui les détermine toutes les deux. Et on pense alors naturellement à la richesse par habitant du pays où l’on se trouve. Lorsque les habitants ont un bon niveau de vie, ils peuvent consommer du chocolat et en même temps le pays dispose d’infrastructures d’enseignement et de recherche permettant de former de nombreux futurs Nobel.
Les chercheurs en sciences sociales cherchent à mettre en évidence des corrélations. Face à une corrélation, l’interprétation est alors la suivante :
-soit il y a un lien statistique mais aucun lien de causalité entre les deux variables, et il faut alors trouver la variable manquante (comme dans l’exemple des prix Nobel et de la consommation de chocolat)
-soit il y a réellement une causalité entre les deux variables
-soit le lien est dû au hasard mais il s'agit de cas alors tout à fait exceptionnels
Une corrélation n’est pas nécessairement une causalité (relation de cause à effet entre deux variables). La corrélation peut s’expliquer par l’apparition d’une variable manquante.
!!! corrélation positive / négative ou absence de corrélation
!!! pour qu’il y ait causalité, il faut déjà qu’il y ait une corrélation
Doc. Quel lien statistique entre deux variables (Doc quel lien statistique entre deux variables)
On distingue les corrélations positives (quand les deux variables varient dans le même sens, ; ex de la consommation de chocolat et du nombre de Nobel : lorsque la consommation est forte, le nombre de Nobel l’est aussi et lorsque la consommation est faible le nombre de Nobel l’est également), les corrélation négatives (lorsque les variables évoluent dans un sens opposé ; ex de la loi de la demande : lorsque le prix est élevé la demande est faible et lorsque le prix est faible la demande est élevé) ou l’absence de corrélation (lorsqu’il n’y a pas de lien statistique entre les deux variables)
II/ le travail de l’économiste
A) L’objet de l’analyse économique
1) Analyse micro (allocation des ressources rares : science des choix rationnels)
Exo consommateurs (Doc comprendre le choix du consommateur par un exemple)
Léon est confronté à des choix qui peuvent se résumer en une phrase mathématique :
t.à.f (travail à faire) pour le 21/09 : répondre à la question 2 du document sur le lien statistique entre deux variables.
A partir du doc. , exprimer l'énoncé en une phrase mathématique (en utilisant des +et/ou des - et/ou des x et/ou des / et un signe =)
jeudi 19 septembre 2024
correction de l'exercice sur les corrélations
-revenu et épargne d'un ménage : corrélation positive + causalité
-taille des pieds et nombre de fautes d'orthographe : corrélation négative, jusqu'à une taille de 33, mais avec une variable cachée : l'âge. Au delà d'une taille de 33 il n'y a pas de corrélation.
-superficie des forêtes et consommation de lait : corrélation négative (quand la consommation de lait augmente la taille des forêts diminue car on a besoin de place pour l'élevage). Il y a donc causalité.
-prix et demande d'un bien : corrélation négative et causalité (la baisse des prix rend le bien accessible le bien à un nombre croissant de consommateurs)
-âge et dépenses de santé :avant 5 ans les dépenses de santé diminuent avec l'âge car les dépenses sont plus importantes pour un nourrisson que pour un enfant de 4 ou 5 ans, à partir de l'âge de 5 ans la relation est vérifiée, plus l'âge augmente plus les dépenses sont importantes (corrélation d'abord négagtive puis positive et causalité)
-richesse d'un pays et dépenses d'éducation : corrélation positive et causalité
-part des hommes et consommation alimentaire : corrélation positive et causalité
-nombre de cigognes et naissances : absence de causalité
II/ le travail de l’économiste
A) L’objet de l’analyse microéconomique
1) Analyse micro (allocation des ressources rares : science des choix rationnels)
Exo consommateurs (Doc comprendre le choix du consommateur par un exemple)
Léon est confronté à des choix qui peuvent se résumer en une phrase mathématique :
50 x + 10y =150
Avec x : le nombre de jeux videos et y : le nombre de places de cinéma
On appelle cette équation la contrainte budgétaire. Elle résume toutes les combinaisons de consommation de jeux videos et de places de cinéma que Léon peut réaliser étant donné son budget de 150 euros. Ainsi, si Léon décide de ne pas consommer de jeux vidéo, la contrainte s’écrit :
50 x 0 + 10 y = 150 soit 10y =150
Et nous concluons que y = 150/10 = 15
Léon peut aller 15 fois au cinéma. Son utilité globale s’élève à 40 (40+0=40)
Mais si Léon décide d’acheter un jeu vidéo alors :
50 x 1 + 10 y =150
Donc, y =(150-50)/10 = 10
Léon peut aller 10 fois au cinéma. Son utilité globale s’élève à 60 (45+15=60)
Si Léon décide d’acheter 2 jeux, alors :
50 x 2 + 10 y = 150
donc y = 5 et l’utilité globale s’élève à 55 (25+30=55)
etc.
Si Léon se comporte de manière rationnelle, il choisira la panier B (1 jeu et 10 cinémas) car c’est le panier qui maximise son utilité.
Utilité : satisfaction (le bien être, le bonheur) procurée par la consommation d’un bien ou d’un service
Univers de rareté, la terre est une dure marâtre qui ne nous offre rien sans travail, si ce n’est l’oxygène que l’on respire. L’agent est confronté à des choix : travail/ loisir, consommer aujourd’hui ou demain, acheter A ou acheter B… les sciences économiques s’intéressent à l’allocation optimale des ressources dans cet univers de rareté
2) Analyse macro (production, consommation, échanges)
Economie des grands agrégats : croissance économique, consommation, investissement, inflation, échanges extérieurs, parts de marché, calculer un PIB…
B. Les outils de l’analyses
1) Maximisation du profit ou de l’utilité en micro
Formalisation mathématique de la rationalité, nécessite de maîtriser la notion de dérivée. Les économistes, ou une partie d’entre eux passent leur temps à maximiser des profits sous contrainte de coûts, à minimiser des coûts sous contraintes de production, ou à maximiser l’utilité des agents ou leur niveau de bien-être.
2) Les modèle en macroéconomie
Premier type de modèle : le marché
Construction de la fonction de demande, de la fonction d’offre et mise en évidence de l’équilibre.
Doc. Le modèle du circuit économique (Doc le modele du circuit economique)
Flux réels (biens ou services) contre flux monétaires (argent, salaire)
Deuxième type de modèle, le circuit économique (Production → revenus → consommation) et présentation des 6 secteurs institutionnels. On compte 6 grands groupes d’agents économiques :
-Les ménages (ensemble d’individus liés par un lien de parenté ou non, vivant sous le même toit, ou un célibataire)
-les sociétés financières comme les banques et les compagnies d’assurance
-Les sociétés non financières qui produisent des biens et services non financiers (hamburger, smartphone, chaussures, coupe de cheveux…), la plupart des entreprises.
-les associations (institutions sans but lucratif au service des ménages)
-le reste du monde vers lequel nous exportons nos produits et d’où nous importons d’autres produits.
Les relations marchandes et non marchandes entre ces six secteurs institutionnels font apparaître à chaque fois deux flux, un flux réel et un flux monétaire. Le ménage vend son travail à l’entreprise (réel) en l’échange d’un salaire (monétaire). Le ménage donne de l’argent (flux monétaire) pour acquérir une télévision (flux réel).
sciences économiques :
-définition 1 (au sens macroéconomique) : science qui s'intéresse à la production, à la consommation et aux échanges de biens et services.
-définition 2 (au sens microéconomique) : science des choix rationnels.
III/ le travail du sociologue
1) Objet de l’analyse
Expliquer les relations sociales – par quel miracle est-ce que cela tient -il ?
Doc. Comprendre les comportements sociaux (Doc comprendre les comportements sociaux)
jeudi 26 septembre 2024
Les parents transmettent à leurs enfants des normes et valeurs pour vivre en société (socialisation qui permet la transmission d'un langage social qui nous permet d'interagir avec les autres) → recherche de conformité → contrôle social → parfois insuffisant : déviance…
La sociologie repose sur deux questions fondamentales : comment fait-on société ? comment expliquer les comportements sociaux ?
La première question est celle du lien social : marchand, politique, solidarité, proximité. La société est plus qu’une simple somme d’individus, elle est aussi un ensemble de règles, d’organisations, qui nous lient les uns aux autres.
La seconde question est celle du comportement en société ou en groupe. Certains comportements sont valorisés et attendus alors que d’autres sont proscrits. On observe alors que la position et la place que l’on occupe dans la société influent sur nos comportements. Est-ce que certains comportements apparaissent dans certains groupes plutôt que dans d’autres ?
2) Dénoncer les inégalités, les mécanismes de domination puisque l’on explique le fonctionnement des relations sociales, expliquer le changement social (sport de combat)
Dénoncer les oppresseurs (les bourgeois face aux prolétaires -Karl Marx- ou les femmes face aux hommes -Pierre Bourdieu-), révéler la complexité des mécanismes de domination.
La sociologie naît un demi-siècle après la révolution française qui a aboli les privilèges de certains et plus généralement les inégalités de droit (tous les hommes naissent libres et égaux en droit), tandis que l’on peut encore faire le constat d’un certain nombre d’inégalités de fait (inégalités dans les faits). Bref, la sociologie est un sport de combat qui doit être utilisé seulement pour se défendre.
Ainsi K. Marx développe-t-il une théorie de l’exploitation de la bourgeoisie sur le prolétariat. L’ouvrier travaille 10 heures par jours. En 3 heures, il produit la richesse qui permet de financer son salaire. Les 7 heures suivantes (que Marx appelle le sur-travail, sont à l'originie de la plus-value qui fonde cette théorie de l'exploitation) permettent de produire une richesse uniquement destinée au patron, le bourgeois.
P. Bourdieu développe quant à lui une thèse sur la domination masculine (dont nous reparlerons plus tard).
B) Méthodes, Outils
Attention, la sociologie utilise fortement les enquêtes pour recueillir ces données
doc. holisme/individualisme (Doc holisme et individualisme)
1) Holisme
Un fait social est d’abord un phénomène collectif et régulier repérable par des statistiques. Individu déterminé par des causes qui le dépassent. La société s’est plus qu’une somme d’individu. Les comportements des individus sont le résultat de mécanismes sociaux. Le tout (le système social, son fonctionnement, son organisation)) explique les parties (les individus). On peut comprendre les comportements des individus en comprenant la structure de l’environnement dans lequel ils évoluent.
Dans la sociologie de Marx, la place du prolétaire, en bas de la hiérarchie sociale, l’oblige à vendre sa force de travail à un patron (qui dans la théorie de Marx exploite son salarié). Il n’a pas d’autres choix car il ne possède que sa force de travail. Sa position dans la société détermine son comportement.
Dans une perspective holiste, les embouteillages à l'entrée de Paris s’expliquent par le fait que la société est organisée de sorte que la grande majorité des travailleurs commencent leur travail à peu près à la même heure, que beaucoup d'emplois sont concentrés à Paris, que les transports en communs ne sont pas suffisamment développés, que les infrastructures urbaines sont des contraintes (rétrécissement des voies de circulation), accidents. C’est donc l’organisation sociale qui explique le phénomène social.
t.à.f (travail à faire) pour le 03/10 : préparer l'interrogation écrite (programme : tout depuis le début de l'année jusqu'au II/ le travail du sociologue - non compris)